Les usagers de la RATP se sentent en sécurité dans les transports
Avec les affrontements de la gare du nord à Paris, le thème de la sécurité est revenu dans la campagne présidentielle. Mais y-a-t-il vraiment un sentiment d’insécurité dans les transports en commun parisiens ?
Mardi 27 mars, des émeutes ont éclaté dans les sous-sols de la gare du nord à Paris. Un trentenaire congolais s’est fait contrôler par les agents de la RATP (régie autonome des transports parisiens) sans titre de transport. Mais ce qui aurait dû être une simple interpellation a tourné au drame. En effet, une centaine de jeunes gens s’en sont pris aux forces de l’ordre. Ont suivi sept heures de batailles rangées entre jeunes et gendarmes.
De tels évènements ont généralement le don de soulever un sentiment d’insécurité chez les usagers de la RATP. Mais bizarrement ces heurts ultra médiatisés n’ont pas eu l’effet attendu. En effet, sur le quai de la station Anatole France à Levallois-Perret, personne ne nous a fait part d’une quelconque appréhension. Interrogées sur le sujet, la plupart des personnes relativisent les évènements de la gare du nord. « Les émeutes [de la gare du nord] étaient prévisibles. », affirment trois adolescentes. « C’est toujours très tendu là-bas. » Selon elles, le sentiment d’insécurité se cantonne seulement à certaines gares et ne peut pas être généralisé.
Un peu plus loin sur le quai, un jeune homme nous révèle une impression quasi similaire. « Je ne pense pas que les émeutes vont angoisser les usagers. Je pense même que les violences dans les transports ont baissé ces dernières années. » Quand on lui demande s’il utilise les transports en commun régulièrement, il nous répond : « Pour être tout à fait honnête, je ne prends le métro qu’en cas d’extrême nécessité parce que le vélo, c’est plus pratique. Je ne veux pas être tributaire des aléas des transports. » Mais le vélo est sûrement plus dangereux puisque notre interlocuteur souffre d’une entorse au poignet suite à une chute de bicyclette.
Du côté de la RATP, on retrouve le même sentiment que chez les usagers. Un agent de la RATP nous révèle qu’il n’a jamais eu de problème de sécurité en plus de trente ans de service. D’autre part, « concernant la gare du nord, il y a toujours eu des problèmes là-bas. Mais il n’y a aucune répercussion à Levallois. »
Finalement, seule une jeune femme nous donne une opinion un peu différente. Elle aussi ne voit rien d’étonnant dans les affrontements de la gare du nord. Mais elle pense qu’ils font parti d’un climat global qui contribue notamment à « renforcer l’électorat et les convictions du candidat à la présidentielle du front national Jean-Marie Le Pen. »
En fait, les principales préoccupations des franciliens concernant les transports en commun sont apparemment les retards et les grèves. En effet, toutes les personnes interrogées semblaient plutôt inquiètes par le métro qui tardait à arriver. Celui-là même qui par son retard nous a permis de recueillir leurs opinions.
Jean-Philippe Chognot