Des Vaucrises à l’Inde au service des autres

Publié le par Jean-Philippe Chognot

Cherihane Almi a un parcours atypique. Très impliquée dans le milieu associatif, cette enfant des Vaucrises n’a qu’un objectif : se lancer dans l’humanitaire en Inde. Rencontre.

L’associatif n’a plus de secret pour Cherihane Almi. La Castelle de vingt-deux ans, originaire du quartier des Vaucrises, s’est plongée très jeune dans ce milieu. Désormais, elle n’imagine plus sa vie en dehors de ce cadre. La tête pleine de projets, Cherihane compte se consacrer à l’humanitaire dans son pays de cœur : l’Inde. Découverte d’un parcours peu commun.

« J’ai fait mes tout premiers pas au sein de CinéVillage, l’association du cinéaste braslois Costa Macros, se souvient la jeune femme. J’étais encore à l’école primaire à l’époque. »

Dans ce cadre, la Castelle entreprend en 2004 un voyage en Grèce. « Avec Costa, nous étions allés filmer la préparation des Jeux Olympiques d’Athènes », se remémore-t-elle. Cette excursion révèle chez l’adolescente un goût démesuré pour la découverte.

Après le lycée, le globe-trotter en herbe poursuit ses études à Reims. Elle n’abandonne pas pour autant l’univers associatif et s’engage immédiatement au sein de l’Aserca (Association de solidarité des étudiants de Reims Champagne-Ardenne).

 

Un déclic en 2007

« Notre but était de récupérer de la nourriture pas encore périmée auprès des grandes surfaces et de la distribuer aux étudiants qui n’avaient pas de moyens », explique Cherihane. Cette première expérience dans l’humanitaire s’avère concluante et convainc la jeune Axonaise de continuer sur cette voie.

Elle poursuit son chemin en 2006 en rejoignant l’association brasloise Labba Labba de Grégory Tordjman. Celle-ci organise des concerts et des expositions pour récolter des dons. Cet argent permet de reboiser une partie du Burkina-Faso avec des moringa oleifera, plantes aux vertus exceptionnelles.

« Par manque de temps, je me suis un peu mise en retrait depuis un an, confie Cherihane. Je suis très prise par un autre projet : créer une association humanitaire en Inde. »

Pourquoi l’Inde ? La voyageuse a eu le déclic il y a tout juste un an. « Je me suis rendue à Pondichéry du 4 au 20 août 2007 avec l’association Volontariat. Cela a vraiment été une révélation », confesse-t-elle, une étincelle dans les yeux.

 

Les enfants des rues

Avec d’autres bénévoles, elle s’occupait des enfants des rues. « Leurs parents n’ont pas d’argent pour les envoyer à l’école. Ils les confient donc à Volontariat pendant la journée. Notre but était de leur offrir des animations et des sorties. »

Lorsqu’elle évoque son séjour, des tonnes de souvenirs affluent, tous aussi marquants. « Ce qui m’a le plus choquée, c’est de voir un soir des parents me supplier d’emmener leur fillette en France, raconte-t-elle, émue. Dans ces moments-là, tout semble si dérisoire. »

Depuis, Cherihane n’a qu’une seule idée : y retourner et venir en aide à ces familles démunies. « À moyen terme, je projette de créer une structure pour soutenir les femmes indiennes. Elles sont plus basses que terre et les tâches les plus difficiles leur reviennent », dénonce-t-elle.

Pour parvenir à ses fins, la Castelle va repartir en Inde le 29 septembre pour une durée de quatre mois et demi. Le début de nouvelles aventures…

Jean-Philippe Chognot

 

Article publié dans le journal l'union, édition de Soissons, du 22/08/2008, en tête de page 5.

Publié dans Local

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